Min Kim

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Vernissage jeudi 17 janvier dès 18h

Exposition du 17 janvier au 8 février 2019
du mercredi au samedi de 14h à 18h

Min Kim, work in progress, juillet 2018
Min Kim, work in progress, juillet 2018

A propos de Min Kim
De l’instance de la patience à mesurer l’état d’être

« Tout ce qui a une valeur dans la poésie orientale traite de l’universel. »
Antonin Artaud

Il ne s’agit pas de voir avec ses yeux mais à travers. La grâce ne s’invente pas, elle se travaille. Elle est le style de l’âme et son élégance. « L’âme est l’essence même de la dignité humaine » disait Camus. La grâce est le fruit d’une conscience et sa réflexion, un état de création sans fard et profond de vertige. Elle est à son comble quand rien ne transparaît de son labeur et que le résultat final tient alors de l’évidence.

Min Kim est une artiste venant de la Corée du Sud, ayant fait des études artistiques à Londres et vivant aujourd’hui à Amsterdam, mais qui ne cesse de regarder le monde comme si elle avait quelque part un point d’ancrage lunaire.
Il en est aujourd’hui d’un truisme en soi que de parler du compromis de l’utilisation du mot poésie. Dans l’œuvre de Min Kim ce mot est renvoyé à sa pure pureté sensible. Les œuvres de cette artiste lui donnent une large place, la poésie les habite et les habille, elle les intègre et leur insuffle une entité de la contemplation et de son processus d’éveil.

La deuxième salle de cette exposition donne une large part au vide, domaine qui tient une place importante dans l’art de la Corée du Sud. Espace nécessaire à l’imprégnation des deux livres présents, ceux-ci faits de déclinaisons de mots invitant à la pensée perceptive, d’un côté la lumière et l’invitation à l’ouverture au  monde, de l’autre le recueillement de la solitude. Une invitation comme une litanie dont on aurait oublié même le mot prière parce que ce mot pèse encore de sa matérialité. Les livres de Min Kim sont une sollicitation à l’état d’humilité et au temps gagné de la recherche de l’intériorité. Les moyens mis en œuvre en sont l’exemplarité, livres faits de feuilles de calque, reliure sommaire, calligraphie de taille minimaliste, less is more.

Les dispositifs d’installation de la première salle, quant eux, tiennent également d’une efficacité matérielle essentielle : structures de métal au carré, ventilateurs fonctionnant comme moteurs à la mobilité de l’eau contenue dans des bâches de plastique, comme pour nous suggérer l’océan « ce grand célibataire » que saluait Lautréamont. Dispositifs efficaces, aériens, nous renvoyant le regard verticalement entre l’installation technique plafonnière et son résultat au sol d’ombres mouvantes. Comme on se plait à regarder les vagues finissantes et le ressac des eaux, longtemps de préférence face à la mer. Et peut-être même jusqu’à une forme d’ébahissement quand le temps ne compte plus et que les secondes se mesurent à la seule conscience de vivre et son émerveillement toujours recommencé.

Joseph Charles Farine, janvier 2019

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