Axelle Snakkers (*1964) présente un ensemble d’œuvres réalisées spécifiquement pour la Galerie Andata/Ritorno.
Son travail explore le passage du temps, l’activation du regard, les mémoires résiduelles et sensibles du monde végétal et des frondaisons en particulier. Le jeu pictural se porte sur trois couleurs franches : rouge, jaune, vert et à la récurrence formelle du cercle ; il questionne le désir, l’émergence des choses, nos vitalités organiques et oniriques.
Convoquant à la fois peinture, reflets et échos lumineux, – le métal renvoie la lumière -, cette œuvre consiste en un corps à corps où la peinture à l’huile est déposée par strates, grattée, poncée et parfois vernie sur le métal qui conserve toujours sa qualité réfléchissante. L’aluminium nu accueille la progression naturelle du jour puis celle plus subtile du crépuscule pour faire corps avec la matière peinte. Ce nouveau paysage, toujours changeant selon les lumières, invite à la rêverie éveillée dans une déambulation physique et spirituelle.
La pratique d’Axelle Snakkers s’inscrit dans la radicalité abstraite très présente dans le nord de l’Europe et aux Etats-Unis, proche en Suisse de Renée Levy ou Katarina Grosse. Elle est fidèle à cette définition de la peinture selon Gerhardt Richter : « comment introduire une subversion, un processus, une expérience qui ne soit ni un système, ni une planification, liés à l’application d’un savoir…mais une action poursuivie, subordonnée au plus singulier, au plus particulier d’un sujet : que le tableau puisse naitre du faire ».